Christian Tumi à RFI : "Si j'étais Paul Biya, je ne me présenterais pas"
(16/08/2011)
L'ancien archevêque de Douala a parlé de l'élection au Cameroun : au menu, Paul Biya, RDPC, opposition et ingérence française
Par Rédaction Bonaberi.com
L’ancien archevêque de Douala s’est exprimé concernant le Cameroun et les prochaines élections qui doivent avoir lieu au Cameroun en Octobre. Un tableau bien sombre d’un pays gangréné par la corruption et la mauvaise gestion des biens publics qui gâchent les fortes potentialités qu’il possède.
Concernant l’éligibilité de Paul Biya, l’ancien haut catholique a déclaré que tout dépendait de la volonté du peuple camerounais et des cadres du RDPC de proposer ou pas une alternance au Cameroun, mais qu’il ne se présenterait pas s’il était à la place du chef de l’Etat. Selon lui en tout cas, ce qui importe c’est la transparence des élections : si Paul Biya devait être réélu démocratiquement, il n’y aurait aucun problème.
Ce qui n’est malheureusement pas le cas aujourd’hui : les propositions faites par le clergé et la société civile et le clergé depuis 20 ans pour apporter la démocratie au Cameroun n’ont jamais été acceptées par le parti au pouvoir, comme la séparation des pouvoirs ou la mise en place de processus électoraux transparents.
Il s’est d’ailleurs porté en faux contre l’alternance par la violence, qui selon lui n’apporte rien, citant d’ailleurs l’exemple de la Côte d’Ivoire. Selon lui toute transition doit se faire dans la paix, même s’il a déploré que l’opposition ne dispose pas des mêmes moyens que le RDPC pour mener une campagne à échelle nationale.
Pour toute éventuelle aide de la communauté internationale au Cameroun, Christian Tumi a émis le souhait qu’il n’y ait aucune ingérence, la violence extérieure pouvant créer encore plus de problèmes ; pour lui notamment, les déclarations d’Henri de Raincourt affirmant que la France n’avait pas de candidat pour la présidentielle étaient simplement « des paroles en l’air ». Un entretien conclu par un rejet de toute éventualité qu’il se présente ou dirige un gouvernement de transition.